Manifestation à Paris le 6 septembre

29/08/2014 16:38

NB.  Pour l'instant, le lieu exact du rendez-vous et l'heure ne sont pas connus.

 

Message du Collectif des Gilets Jaunes :

 

L'année 2014 a vu s'écrire un nouveau chapitre du passage en force d'une mesure gouvernementale contraignante qui touche toutes les communes de France, tous les contribuables de France et tous les enfants scolarisés de France.

    Ainsi, alors que les maires réélus ou nouvellement élus prenaient leurs fonctions, le décret ARE (« Aménagement des Rythmes Educatifs ») et les mesures qui l'ont accompagné sous les ministères successifs de MM. Peillon et Hamon sont venus percuter de plein fouet les équipes municipales en bouleversant l'organisation des écoles et des services périscolaires dans chacune des 24 000 communes de France comportant sur leur territoire un établissement d'enseignement élémentaire public.
    Sans contrepartie financière suffisante ni pérenne, sans porter intérêt aux spécificités des territoires et des projets éducatifs préexistants, sans se soucier des disparités induites entre villes fortunées et villes financièrement fragiles, sans demander leur avis aux acteurs de terrain de l'éducation élémentaire, et enfin sans tenir compte de la spécificité des enfants scolarisés en situation de handicap, la réforme dite « des rythmes scolaires » s'appliquera au mois de Septembre 2014 partout en France.

    Pourtant, depuis l'irruption dans le paysage français de ce volet du projet dit « de refondation de l'école », la contestation va bon train, portée par des contradicteurs qui, n'en déplaise aux ministres successifs, savent de quoi ils parlent et prennent des risques les disculpant totalement de tout soupçon d'affairisme politicien :

M. Christian Schoettl , maire de Janvry (91) a eu le privilège d'avoir pour adjoint le docteur Guy Vermeil, « découvreur » français des rythmes biologiques, avec qui il a travaillé pour tenter d'adapter le cadre de vie de l'enfant à ces spécificités biologiques... et constaté avec lui, il y a plus de 30 ans, qu'un tel objectif nécessite de tout repenser, bien au-delà du seul cadre scolaire, et d'engager des moyens très significatifs pour être atteint... ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

Premier élu à avoir fait voter une délibération contre l'application du décret dans sa commune, il fut attaqué par le préfet sur ordre du ministère. Celui-ci s'étant rétracté avant qu'ait lieu un procès-clé, il manifeste et lutte depuis pour obtenir que le Conseil d'Etat, saisi de nombreux recours dont le sien, dénonce enfin l'inconstitutionnalité de ce décret face au principe de libre-administration des collectivités locales ;

Mme Claire Leconte , chercheur en chronobiologie, professeur émérite de psychologie de l'éducation, dénonce depuis le premier décret les errements d'un projet presque entièrement bâti sur une courbe statistique dite « des pics de vigilance » qui n'est réellement qu'un résultat d'un test de performance effectué sur un petit échantillon d'élèves, exploité totalement hors de son contexte et de sa signification réelle.

Intervenant depuis plus de 20 ans dans tous types d'établissements scolaires et contextes communaux (du plus urbain au plus rural) pour bâtir des projets éducatifs négociés localement avec les municipalités, les professionnels éducatifs et les familles, elle dénonce avec une rigueur toute scientifique l'absurdité d'une réforme-rouleau compresseur qui démolit méthodiquement les succès obtenus pour habiller toutes les écoles d'un même costume mal taillé et qui ne servira nullement l'intérêt des enfants ;

Mme Evelyne Flacher , maire de Saint-Médard-en-Forez (42), à bout de recours pour mettre en place dans sa commune une organisation scolaire et périscolaire qui soit efficace et qui n'exige pas de ses administrés qu'ils soient pressurés par une fiscalité alourdie d'au minimum 7 %, a entamé au mois de Juillet 2014 une grève de la faim pour obtenir que le ministre reçoive enfin les doléances des protestataires et ouvre la porte au dialogue républicain.

Accompagnée dans cette dénonciation par Mme Céline Fabre, une enseignante de Toulon (83), elle a dû tout arrêter après que son pronostic vital fut sérieusement engagé. Pendant ce temps, alors que des députés interpellaient à l'Assemblé Nationale le ministre sur la gravité de ce geste et la nécessité d'enfin écouter la voix de la raison, celui-ci persistait dans le déni du problème, allant jusqu'à refuser d'accepter une lettre écrite par Mmes Flacher et Fabre réitérant les demandes d'audience et la liste des défaillances de la réforme ;

- Avant même la publication du premier décret, M. Dominique Baudis, Défenseur des Droits, demandait au gouvernement de prendre en compte les besoins spécifiques des élèves handicapés dans son projet, et interpellait également à cet effet les ministres des Affaires Sociales, des Personnes Handicapées et des Sports. Aujourd'hui, dans chaque département, le Défenseur des Droits est saisi sur cet aspect car les élèves en situation de handicap n'ont toujours aucune place dans cette réforme ;

- A l'instar de M. Christian Schoettl, de nombreux élus locaux et représentants prennent la parole et s'engagent dans la lutte contre cette réforme, comme M. Pierre Morel-A-l'Huissier(député de la Lozère), M. Christian David (maire de Carnoules – 83), M. Jean Féret (conseiller municipal délégué au scolaire de Mennecy – 91)... et tant d'autres !

- De simples parents, des enseignants, des agents administratifs des écoles (ATSEM, animateurs) se sont mobilisés au sein du collectif des Gilets Jaunes dont Mme Fabre est l'un des porte-paroles.
    Suivant l'exemple de Ris-Orangis (91), qui a vu se mettre en place cette réforme dès 2013 avec des résultats catastrophiques (animateurs insuffisants, absents, non remplacés, élèves livrés à eux-mêmes, accidents), ils dénoncent sur tout le territoire français cette réforme, ses carences irréparables qu'ils constatent, ses insuffisances criantes, l'inégalité qu'elle provoque et qu'elle laisse s'installer (notamment entre enseignement public et privé) et son incapacité à aboutir sans créer plus de problèmes qu'elle ne tente d'en résoudre.
    De plus en plus nombreux et déterminés face à l'entêtement absurde du gouvernement, dénonçant la collusion suspecte avec le ministère de hauts responsables de fédérations de parents prétendant que tout va bien quand sur le terrain tout déraille, pointant la délirante pression administrative assénée aux élus et aux enseignants par les préfectures, les académies et le ministère de l'Education Nationale, les Gilets Jaunes ont manifesté partout en France et vont poursuivre cette lutte dès la rentrée de Septembre.
    Par leurs actions et leurs démonstrations, ils maintiennent leur exigence d'une abrogation des décrets concernés et le démarrage d'une véritable négociation, à l'échelle nationale, pour aboutir à un projet vraiment utile, doté à la hauteur de ses ambitions pour rendre à la république une école digne de ses enfants.

    Les Gilets Jaunes ont travaillé dès 2013 avec des élus avec ou sans étiquette pour faire front commun contre cette réforme.
Sans soutien politique, sans étiquette, sans organisation hiérarchique, ils ont accompagné et mis en relation les élus opposés à cette réforme, interpellés les représentants ministériels sur les manquements de la réforme, participé à des conseils municipaux, dénoncé le bidonnage ministériel des chiffres de réussite de la réforme, constaté la censure digne de l'ORTF qui a empêché la contradiction d'être portée face au ministre à la télévision.

    Après l'expérience malheureuse de la grève de la faim de ce mois de Juillet, où une élue et une porte-parole des Gilets Jaunes ont partagé la même souffrance pour défendre une même cause, la mobilisation se poursuit et grandit.

 

Appel de M. Christian Schoettl (Maire de Janvry - 91)  :  cliquez ici.