La mobilisation contre la réforme franchit un cran
LE FRONT DES MAIRES CONTRE LA RUE DE GRENELLE S’ELARGIT.
Marseille et Nice ont rejoint cette semaine les 54 villes réunies en collectif qui appellent au boycott de la réforme des rythmes scolaires.
La ville de Vichy a décidé de suspendre la mise en place de la réforme des rythmes scolaires.
Rythmes scolaires : le maire communiste de Vitry dit « non »
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"ESSONNE : UN AUTRE VILLAGE REFUSE LA REFORME DES RYTHMES SCOLAIRES"
(Le Parisien, 14 novembre 2013)
A Roinville-sous-Dourdan, le conseil municipal a voté mercredi soir une motion pour affirmer que le village de 1 300 habitants n’appliquerait pas la réforme des rythmes scolaires à la rentrée prochaine. « Je n’ai pas les moyens ni le personnel à disposition pour la mettre en place, ce n’est pas possible, plaide le maire (UMP) Dominique Echaroux. Il est par ailleurs impossible de trouver des locaux pour les activités.
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40 MAIRES DE LA METROPOLE NICE COTE D'AZUR EMBOITENT LE PAS AU COLLECTIF CONTRE LA REFORME;
(Le Parisien, 13 novembre 2013)
Au lendemain de l'appel d'une cinquantaine de maires, essentiellement de droite ou sans étiquette, à boycotter la réforme des rythmes scolaires, le ministre de l'Education a vertement critiqué ces édiles, évoquant «la petite délinquance civique» de ces élus récalcitrants.
Mais rien n'y fait. Une quarantaine de maires de la métropole Nice Côté d'Azur (sur un total de 46), présidée par Christian Estrosi, ont décidé, eux aussi, de ne pas appliquer la réforme Peillon à la rentrée prochaine.
«Cette réforme n'a fait l'objet d'aucune discussion au parlement. Si le gouvernement souhaite poursuivre cette réforme, il doit la financer en totalité» a déclaré M. Estrosi. Selon lui, le coût pour les communes de France est de l'ordre de 600 millions d'euros. Pour la seule ville de Nice, elle coûterait plus de 5 millions d'euros.
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RYTHMES SCOLAIRES : 55 MAIRES REFUSENT D'APPLIQUER LA REFORME.
(Le Point.fr, 12 novembre 2013)
Cinquante-cinq maires (…), regroupés en un collectif, n'appliqueront pas la réforme des rythmes scolaires "en l'état" à la rentrée 2014, a indiqué mardi (12/11) le maire d'Élancourt, jean-Michel Fougous. L'édile de cette commune des Yvelines (27 000 habitants), qui avait lancé en octobre une pétition contre le décret Peillon, a été rejoint par d'autres communes, majoritairement en Ile-de-France, dont Courbevoie, Levallois-Perret, Massy, Saint-Maur-des-Fossés, mais aussi Cannes et Mâcon pour les plus importantes. Les maires de ce Collectif contre la réforme des rythmes scolaires ont "pris leur décision : ils n'appliqueront pas la réforme en l'état", a expliqué Jean-Michel Fourgous lors d'une conférence de presse, soutenu par Valérie Pécresse, députée des Yvelines et chef de file de l'opposition régionale en Ile-de-France.
Valérie Pécresse a indiqué que la pétition réclamant "le libre choix pour les maires" d'appliquer ou non la réforme, lancée début octobre, avait à ce jour "recueilli 9 500 signatures. "Ce qui est révoltant dans cette réforme, c'est qu'elle est profondément chaotique et injuste. Quand le maire d'une petite commune rurale, le maire d'une ville populaire n'aura pas les moyens de donner un encadrement périscolaire digne des enfants qu'on accueille, il y aura des injustices criantes entre les communes", a-t-elle dit.
"Quand on voit l'insatisfaction que ça dégage chez les parents, les enseignants, les animateurs, et devant l'échec de nos collègues qui sont partis dès la première année, on arrête. Et on n'appliquera pas cette réforme tant qu'on ne saura pas combien ça coûte avec une étude neutre, contradictoire", a renchéri Jean-Michel Fourgous. Il évalue à environ 350 euros par enfant le coût - soit un montant global de 2 milliards d'euros - particulièrement élevé pour les villages ruraux, dépourvus d'infrastructures et de desserte.
Début octobre, l'Association des maires de France (AMF) avait, elle, évalué le coût à 150 euros annuels par enfant et chiffré à "entre 600 et 800 millions d'euros" en année pleine le surcoût généré par la réforme. "Comme Vincent Peillon est sur le départ, nous demandons un rendez-vous à François Hollande", a déclaré Jean-Michel Fourgous. "Combien ça coûte ? Qui paie ? Et puis surtout, à quoi ça sert vraiment ? Si ça détériore les résultats scolaires, il en est hors de question !" : voilà les "trois questions" que Jean-Michel Fourgous veut exposer au président de la République. Il a au passage regretté que le chef de l'État ne vienne pas la semaine prochaine au Congrès des maires de France, l'accusant d'être "en fuite en permanence".
Jean-Michel Fourgous demande l'abrogation du décret Peillon : "On ne joue pas avec nos enfants, on ne joue pas avec le portefeuille des Français, car derrière c'est 5 à 10 points d'impôts mécaniquement déclenchés." En outre, a-t-il affirmé, "un décret ministériel ne peut pas générer une automatisation d'augmentation des impôts, cela contrevient au principe constitutionnel de la liberté de gestion des collectivités". Le gouvernement a mis en place pour cette rentrée un fonds d'aide aux communes pour la mise en place des nouveaux rythmes scolaires de 250 millions d'euros, dont une bonne partie ne sera pas utilisée puisque seules 4 000 communes appliquent la réforme dès cette année. Toutes les autres devront en principe le faire à la rentrée suivante.